Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le blog de Rodolphe Weibel - Page 11

  • Désinvolture de l’administration genevoise en charge des transports

    C’est la loi : c’est désormais la Confédération qui paie et donc décide des aménagements du réseau ferroviaire suisse après avoir consulté les cantons sur leurs souhaits en trafic régional. Sauf toutefois si un canton ou une commune veut autre chose que ce que veut la Confédération, convainc celle-ci de l’intérêt de sa proposition et accepte de payer son surcoût éventuel.

    C’est ce que Genève a fait et obtenu en demandant d’étendre la gare de Cornavin en sous-sol, moyennant une participation d’environ un demi-milliard, alors que la Confédération voulait cette extension en surface.

    Désinvolture envers la Confédération.

    Il faut toutefois relever que la ville et le canton n’ont fait leur demande qu’après avoir d’abord acquiescé à la solution en surface présentée par la Confédération, avec la caution technique des CFF, avant de changer d’avis à l’instigation des gens du quartier des Grottes : aux yeux de la Confédération, du Canton, de la Ville et des CFF, jusqu’en février 2014, l’extension de Cornavin était réglée : elle se réaliserait en surface.

    Désinvolture envers les Genevois.

    Rappelons-le, c’est en rencontrant fortuitement des géomètres que des gens des Grottes ont appris les intentions des administrations : démolir le bas du quartier pour ajouter deux quais et 4 voies à côté des voies actuelles. Imaginez le choc !

    Désinvolture encore envers la Confédération.

    Genève ne doit pas s’étonner que la Confédération privilégie à son détriment le développement ferroviaire d’autres villes et cantons : l’administration genevoise s’est également montrée pour le moins désinvolte à l’égard de la Confédération. C’est évidemment à Genève qu’il incombait de mesurer l’acceptabilité publique du projet d’extension en surface de Cornavin.

    Désinvolture encore envers les Genevois.

    Leur présenter ce projet comme définitivement adopté, puis de le défendre avec acharnement, en prétendant que la réalisation en sous-sol n’était pas possible. Quelques années plus tard, elle l’était ... Il a fallu une initiative.

  • L’Etat cache-t-il ou se trompe-t-il ?

    Habitants des quartiers des Grottes, des Cropettes, de Montbrillant, commerçants, artisans, vous avez pu lire dans l’éditorial et l’article que la TdG a publié le 3 février 2022 que l’extension de la gare de Cornavin se limiterait, dans une nouvelle conception baptisée Solution 1 bis, à l’ajout souterrain d’un quai (un seul) flanqué d’une voie de chaque côté.

    Or en 2015, une Convention-cadre engageant Confédération, Canton, Ville de Genève et CFF, fondée sur une Etude EP 2015, prévoyait deux quais supplémentaires et 4 voies. Leurs réalisations se succéderaient, pour des raisons financières, à quelques années d’intervalle, provoquant deux chantiers dantesques, au même endroit, durant chacun plusieurs années, bouleversant deux fois de suite tout le quartier depuis la rue Voltaire jusqu’à la rue des Gares.

    2018.12.17 Projet CFF Montbrillant Redessiné 4 voies.jpg

    Ainsi, en 2015, deux quais et 4 voies supplémentaires étaient nécessaires au concept des administrations, en 2022 un quai et deux voies suffiraient ? L’Etat n’a produit jusqu’aujourd’hui aucune explication.

    Je prétends que le concept de l’Etat, qui comprend la diamétrale Cornavin – Aéroport – Zimeysa, nécessite au moins deux quais et 4 voies supplémentaires à Cornavin. Je pense même que cela pourrait ne pas être suffisant.

    Je ne comprends pas que les administrations et autorités n’en soient apparemment pas conscientes.

    Serait-ce une erreur ? En tous les cas je pense opportun que les Genevois interrogent leurs administrations et autorités : « Etes-vous sûrs que votre concept ne nécessite pas, après la réalisation d’une très lourde extension de Cornavin par un quai et deux voies, une seconde extension par un second quai et deux voies supplémentaires ? ».

    Si l’extension de Cornavin doit comprendre deux quais et 4 voies, il convient me semble-t-il que les autorités et les administrations en informent les Genevois et tout particulièrement les voisins de ces deux énormes chantiers, dès maintenant. Non ?

    Se lancer dans la Solution 1 bis, qui ne prévoit qu’un quai et deux voies, sans avoir de très solides assurances que les Grottes ne seront pas par la suite soumises au gigantesque chantier d’un second quai souterrain à Cornavin pourrait être lourd de conséquences. La conséquence la plus lourde serait sans aucun doute la perte de confiance des Genevois en leurs autorités.

    Bien sûr, toute cette question sera sans objet aussitôt que sera réalisée l’étude comparative de la boucle de l’aéroport, qui prouvera que Cornavin ne nécessite aucune extension, simplement parce que tous les trains visitant l’aéroport depuis la Côte ne s’arrêteront plus qu’une fois à Cornavin et non deux, une fois en se rendant à l’aéroport, la seconde fois en en revenant.

    2021.01.18 Mémoire techniqueAmendé 6 mars 2021.pdf

  • La folle diamétrale du Conseil d’Etat

    Le Conseil d’Etat veut obtenir un crédit de 30 millions pour étudier sa diamétrale Zimeysa – Aéroport – Cornavin – Annemasse/Bernex.

    Actuellement, la gare Cornavin accueille 30 trains de voyageurs par heure. Elle est à la limite de sa capacité.

    Le projet d’extension par un quai et deux voies souterrains, décidé en 2016, ferait passer sa capacité à 36 trains par heure, 6 de plus qu’aujourd’hui. Cette augmentation de capacité serait entièrement exploitée par l’augmentation de la fréquence horaire des visites de l’aéroport, qui passerait d’actuellement 6 à 9, et augmenterait donc de 6 la fréquence horaire des passages à Cornavin (trois qui se rendent à l’aéroport, et trois qui en reviennent).

    Le projet de diamétrale Zimeysa – Aéroport – Cornavin – Annemasse/Bernex que veut le Conseil d’Etat devrait permettre la circulation de 8 trains par heure dans chaque sens, qui visiteraient la gare Cornavin 16 fois. Il faudrait pour absorber cette fréquence deux quais à deux voies chacun supplémentaires. Pour qu’un quai supplémentaire suffise, il faudrait limiter à 6 trains par heure dans chaque sens la fréquence horaire sur la diamétrale.

    Par rapport à l’état actuel, la gare Cornavin doit être augmentée de trois quais et 6 voies, en principe souterrains pour tenir compte des exigences des habitants du quartier.

     

    Il est temps je pense de reprendre à zéro toute la problématique de la très nécessaire extension de capacité du nœud de Genève. La diamétrale, présentée par le Conseil d’Etat comme un œuf de Collomb, n’est qu’un très coûteux emplâtre, qui ne vaut rien, sur une très coûteuse jambe de bois, qui ne vaut rien non plus.

    J’invite tout un chacun à poser à leurs autorités et à leurs administrations en charge des transports la question suivante : « savez-vous que votre Conseil d’Etat vous laisse penser qu’un quai supplémentaire seulement suffirait à étendre suffisamment la capacité de la gare de Cornavin, alors qu’il en faut trois pour assurer le trafic voulu de 8 trains par heure et par sens sur la diamétrale ? ».