Sous le titre Coûts et financemenrt du transport ferroviaire en 2021, l'OFS - Office fédéral de la statistique a publié en décembre 2024 le résultat d'une étude mettant en regard d'une part toutes les coûts dépensés par le chemin de fer pendant l'année 2021 et d'autre part toutes les ressources financières couvrant tous ces coûts. Voici:
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Les coûts sont divisés en 4 groupes:
- les coûts d'investissements en infratructures, 5,9 milliards par an,
- les coûts d'investissements en matériel roulant, 5,2 milliards par an,
- les coûts d'accidents, 59 millions par an, et
- les coûts d'impacts d'environnement et de santé, 1,8 milliards par an.
Au total, le chemin de fer coûte 12,9 milliards par an.
Les sources de financement sont également divisés en 4 groupes:
- les usagers des transports paient 4,5 milliards par an,
- les entreprises de transport paient 0,6 milliards par an,
- l'Etat subventionne 6.0 milliards par an, et
- les gens qui subissent des inconvénients du trafic paient 1,8 milliards par an.
Au total 12,9 milliards.
Les chemins de fer ont coûté en 2021 12,9 milliards, leurs clients n'ont payé que 4,5 milliards, un tiers seulement de ce qu'a coûté leurs transports. Les deux tiers restant sont à la charge des contibuables.
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L'OFS a fait la même recherche sur les routes: elles ont coûté 83,2 milliards (6,4 fois plus que le rail), leurs usagers ont payé 61,4 milliards, les trois quarts de ce qu'ont coûté leurs transports. Les contribuables n'ont pris en charge que le quart des coûts de leurs transports.
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L'OFS a pris en compte des profits et des pertes "externes" : certains profits et certaines pertes sont externes, parce qu'ils ne résultent pas d'une négociation marchande. Un exemple: l'Hospice du Grimsel tire profit de la circulation automobile qui passe le col et lui augmente sa clientèle - c'est un profit externe - et subit le préjudice du bruit de la circulation automobile, ce qui réduit sa clientèle - c'est une perte externe -.
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Le chemin de fer est donc très déficitaire : un voyageur en chemin de fer ne paie que 35 % de ce que coûte son voyage.
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C'est dans ce contexte très inquiétant pour le chemin de fer que la Confédération, les cantons, les grandes villes et les CFF comptent investir d'ici 2050 50 milliards d'nfrastructures.
Je doute que Genève puisse obtenir la réalisation de ne serait-ce que la première étape d'extension de la gare de Cornavin. Lors de l'enquête publique du projet, la perspective de chantiers de deux milliards durant 10 années, en plein centre urbain, suscitera des oppositions, qui pourront s'appuyer en justice sur le fait que la solution de la boucle n'ait jamais été étudiée. L'affaire montera sans doute jusqu'au Tribunal fédéral.
A ces oppositions citoyennes s'ajouteront les arguments des autres cantons, qui ont depuis longtemps procédé à de bien plus sérieuses études de leurs projets que ne l'a fait le canton de Genève. Eux aussi s'étonneront que la solution bien olus économiique de la boucle n'ait même pas été étudiée. Elle résoudrait le problème de capacité du noeud ferroviaire de Genève moyennant environ un milliard alors que la solution de ses adversaires en coûterait cinq. Pour en savoir plus:
2025.03.10 Mémoire techniqueAmendé 6 mars 2021mis à jour_compressed (1).pdf
Les responsables du rail se comportent comme des enfants gâtés.
Commentaires
Le point commun entre le rail en Suisse et Donald Trump? Tous les deux déraillent.
Aujourd'hui, 11 juin 2025, je lis dans la Tribune de Genève que Monsieur Albert Rösti a déclaré qu'il faudra réexaminer les innombrables projets d'infrastructure ferroviaire. Leur coût global est littéralement insoutenable.
Se pourrait-il que la révision des projets de Cornavin offrent un potentiel d'économie substantiel? Tout en ménageant, ô combien, le chou, aux dépens de la chèvre, l'obstination de certains, donc.