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Le blog de Rodolphe Weibel - Page 41

  • Une économie de plusieurs milliards

    Un groupe de défenseurs du projet de la boucle de l'aéroport a entrepris des démarches auprès 
    • de la Commission des finances du Conseil des États, 
    • de la Commission des finances du Conseil national, 
    • de la Délégation des finances et 
    • du Contrôle fédéral des finances. 
     
    Son objectif: qu'un groupe d'experts neutres, extérieurs à l'administration (donc au DETEC) et aux CFF, soit mandaté pour
    • procéder à une étude comparative globale, approfondie, objective et sans complaisance des deux projets en concurrence à Genève et
    • rédiger un rapport circonstancié avec ses conclusions et ses recommandations, 

    ceci dans l'intention

    1.  de permettre aux organes chargés d'exercer la haute surveillance sur l’ensemble des finances de la Confédération et de contrôler le bon usage que la Confédération fait de ses deniers de se faire une idée réaliste des enjeux et 
    2.  d'épauler les administrations concernées (principalement: l’Office fédéral des transports, l'Office fédéral du développement territorial, l'Office fédéral de l'environnement et le Contrôle fédéral des finances, sans parler du Conseil d'administration des CFF et des autorités genevoises) dans leur mission consistant à retenir la solution qui se révèle globalement la meilleure. 
    L’enjeu économique de l'étude demandée? Une économie de plusieurs milliards au profit de l'intérêt général.

    2019.03.06 Carte Daniel mélange GeReR &Etat.jpg

  • C’est officiel : avant 2050, ni 2ème extension de Cornavin, ni Raquette, ni Diamétrale.

    Le 15 janvier 2020, le Conseil administratif de la Ville de Genève a adressé au Conseil municipal un projet de résolution (PR 1391) visant à adopter un plan directeur de quartier du pôle de Cornavin.

    On y trouve au chapitre 1.  Introduction, sous-chapitre 1.7 Contexte urbain et constats critiques (page 23), cette étonnante information : la seconde extension souterraine de Cornavin, n’est pas prévue avant 2050 (cliquer sur le texte pour le faire apparaître agrandi) :

    2021.03.04 VilleGenèvePlandirecteurPôleCornavin.jpg

    La « raquette » Cornavin – Nations – Aéroport, baptisée aujourd’hui « diamétrale » n’est donc pas prévue non plus avant 2050, puisque la seconde extension de Cornavin lui est indispensable.

    2050, c’est dans 30 ans. Tant que la seconde extension de Cornavin n’est pas réalisée, la 1ère extension souterraine, celle qui coûterait 1,7 milliards, dont 540 millions à la charge des Genevois, celle dont les chantiers dégageraient 460'000 tonnes de CO2, celle dont les chantiers bouleverseraient une 1ère fois tout le bas du quartier des Grottes, cette 1ère extension de Cornavin n’augmenterait la capacité du nœud de Genève que très modestement par rapport à aujourd’hui : en tout et pour tout, deux rapides par heure de plus pour desservir l’aéroport depuis Lausanne, et un omnibus de plus par heure entre La Plaine et Cornavin.

    Le plan directeur cantonal prévoit après la 1ère extension une seconde extension de Cornavin et l’absurde « Raquette-Diamétrale ». La portée de ce plan cantonal est donc de 30 années. La boucle de l’aéroport pourrait être bouclée dans dix ans, tout en permettant une bien meilleure offre ferroviaire.

    Pourquoi avoir décidé cette solution ? personne ne sait. Un schéma directeur du réseau sur rail est annexé à une loi. Toute modification de ce schéma doit être soumise à une enquête publique. L’enquête a eu lieu, a suscité des oppositions, l’administration en charge des transports a jugé ces oppositions non pertinentes, les modifications qu’elle a proposées sont entrées en force sans débat au Grand Conseil. Le schéma directeur ainsi cavalièrement imposé coûterait 5 milliards (contre un milliard pour la boucle), ses chantiers bouleverseraient des quartiers centraux de Genève pendant des décennies, ne serait réellement efficace qu’en 2050, dégageraient des masses très considérables de CO2.

    Pourquoi avoir décidé cette solution ? personne ne sait. En revanche on sait que l’administration genevoise en charge des transports a tout fait pour cacher cette décision et ses très lourdes conséquences aux habitants de Genève.

  • L’indifférence au scandale genevois des tenants du chemin de fer lui coûtera très cher.

    Le scandale qui grossit à Genève affectera durablement l’image du chemin de fer. Plus Berne tarde à le faire cesser, plus il gonfle. Le Conseil Fédéral est désormais le seul à même de stopper son développement avant que le Tribunal Fédéral en soit saisi.

    Ce scandale, jusqu’ici, les administrations en charge des transports, celle de la confédération et celle du canton, ont réussi à le cacher aux habitants et commerçants des quartiers centraux qui seraient bouleversés pendant une vingtaine d’années de chantiers, à le cacher aussi aux habitants de Genève, aux cantons que ce scandale à Genève priverait de financement, aux contribuables de la Suisse entière. L’entrée en jeu du Tribunal Fédéral rendra public ce scandale.

    Les administrations auront tout tenté pour éviter l’échec de leur projet, même au prix du déshonneur. Elles subiront l’échec et le déshonneur.

    Mais c’est le chemin de fer qui aura à en payer le prix : un énorme dommage d’image. Ce n’est pas impunément que ceux qui sont en charge de son administration peuvent se permettre d’être totalement indifférents à une dépense sans contrepartie de 4 milliards, indifférents à un inutile dégagement de plus d’un million de tonnes de CO2,  indifférents au bien être des habitants et aux intérêts des commerçants pendant deux décennies de colossaux chantiers.

    Ce scandale laisse de marbre les tenants du chemin de fer, qui veulent que l’Etat investisse une cinquantaine de milliards dans une ligne nouvelle à haute performance qui relierait Genève à Saint-Gall. On ne peut que les inviter à apprendre à gérer leurs projets avec discernement, faute de quoi la ligne nouvelle en question ne coûterait pas cinquante milliards, mais 200. Comme à Genève, un quadruplement du coût ?