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Les fossoyeurs du chemin de fer

Les fossoyeurs du chemin de fer ? Ne les cherchez pas loin : vous les connaissez : ils s’appellent UVEK, BAV, ARE en allemand, DETEC, OFT, ARE en français.

C’est à eux qu’il incombe de veiller à une saine gestion de l’argent public dans le domaine des transports, et plus particulièrement dans le domaine du chemin de fer. Or ils s’en fichent.

Pourtant, ils devraient y attacher une importance toute particulière : le chemin de fer en Suisse, à force de dépenses incontrôlées, approche de la ruine.

Dans ce contexte, avec la caution obligée des CFF, ils soutiennent une abracadabrante solution au problème de capacité du nœud ferroviaire de Genève, avancée par le canton, coûtant environ 5 milliards, et refusent de même étudier la solution de la boucle de l’aéroport, d’un coût de l’ordre d’un milliard seulement.

 

Dépenser 5 milliards alors qu’une solution à un milliard semble possible ? Mais mon bon Monsieur, qu’est-ce que ça peut faire ? Et surtout, qu’est-ce que ça peut vous faire ? En quoi cela vous regarde-t_il ? l’Etat, c’est nous, et l’Etat a toujours raison. On ne revient jamais sur une décision prise par l’Etat.

Le chemin de fer approche de la ruine.

Voici ce qu’il en est, c’est l’Office fédéral de la statistique qui fournit les données nécessaires :

« Au niveau économique national, le transport génère des coûts qui ne sont pas couverts par les usagers eux-mêmes mais sont assumés par la collectivité. Il s’agit avant tout des coûts environnementaux et des coûts liés à la santé (pollution atmosphérique, émissions de CO2, accidents, bruit). La Confédération est tenue par la loi de procéder périodiquement à un relevé des coûts externes selon les dernières avancées scientifiques ».

(OFDT – Office fédéral du développement territorial, (30.06.2014), Communiqué de presse, Ittigen).

 

Le transport routier motorisé ainsi que le transport ferroviaire et aérien ont occasionné des coûts totaux à hauteur de 92,7 milliards de francs en 2017. « Outre les dépenses pour les moyens de transport (54,4 milliards de francs au total) et les infrastructures de transport (15,3 milliards), ils incluent les coûts des accidents (10,7 milliards), les coûts des dommages causés à l’environnement et à la santé (12,3 milliards) ».

(OFS – Office fédéral de la statistique, (Neuchâtel, novembre 2020), Coûts et financement des transports 2017).

https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/mobilite-transports/couts-financement.assetdetail.812-1700.html

 

Que coûte la route à la collectivité – Quelle part des coûts paient ses usagers ?

La route pour le transport des personnes

La route a coûté 55,0 milliards pour assurer le transport des personnes (transport privé et transport public). Ses usagers ont payé 45,4 milliards, soit 82 % de ce qu’a coûté leur transport, la collectivité 9,6 milliards, soit 18 %.

La route a permis le transport de 105,3 milliards de personnes-kilomètres, ce qui porte le coût du transport d’une personne sur un kilomètre – on parle d’unité de prestation – à 52 centimes (55,0 milliards de francs divisés par 105,3 milliards de personnes-kilomètres), dont l’usager paie 82 %, soit 43 centimes, la Collectivité payant le reste, 9 centimes.

 

La route pour le transport des marchandises

La route a coûté 9,0 milliards pour assurer le transport par camions des marchandises. Ses usagers ont payé 8,3 milliards, soit 92 % de ce qu’a coûté le transport.

La route a permis le transport par camions de 16,3 milliards de tonnes-kilomètres, ce qui porte le coût du transport par camion d’une tonne de marchandise sur un kilomètre à 55 centimes (9,0 milliards de francs divisés par 16,3 milliards de tonnes-kilomètres), dont l’usager paie 51 centimes, la collectivité 4 centimes.

 

Que coûte le rail à la collectivité – Quelle part des coûts paient ses usagers ?

Le rail pour le transport des personnes

Le rail a coûté 9,3 milliards pour effectuer le transport des personnes. Ses usagers ont payé pour cela 4,2 milliards, soit 45 % de ce qu’a coûté leur transport.

Le rail a assuré le transport de 20,9 milliards de personnes-kilomètres, ce qui porte le coût de l’unité de prestation à 44 centimes (9,3 milliards de francs divisés par 20,9 milliards), dont l’usager ne paie que 45 %, soit 20 centimes, la collectivité payant la différence, 24 centimes.

 

Le rail pour le transport des marchandises

Le transport par rail de marchandises a coûté 2,4 milliards. Ses usagers ont payé pour cela 1,0 milliard, soit 42 % de ce qu’a coûté le transport de leur marchandise.

Le rail a assuré le transport le transport de 11,7 milliards de tonnes-kilomètres, ce qui porte le coût de l’unité de prestation à 20 centimes (2,4 milliards de francs divisés par 11,7 milliards de tonnes-kilomètres), dont l’usager, le possesseur de la marchandise transportée, ne paie que 42 %, soit 9 centimes, la collectivité payant la différence, 11 centimes.

 

Récapitulation

Transport des personnes

Le transport des personnes par route coûte 52 centimes par kilomètre. Les usagers de la route en paient 82 %, 43 centimes, la collectivité en paie 18 %, 9 centimes.

Le transport des personnes par rail coûte 44 centimes par kilomètre, les usagers du rail en paient 45 %, 20 centimes par kilomètre, la collectivité en paie 55 %, 24 centimes. Le transport d'une personne sur un kilomètre coûte à la collectivité 15 centimes de  plus par rail que par camion. Dans les coûts sont compris les coûts environnementaux et les coûts liés à la santé (pollution atmosphérique, émissions de CO2, accidents, bruit).

Transport des marchandises

Le transport des marchandises par camion coûte 55 centimes par kilomètre. Les usagers de la route en paient 82 %, 51 centimes, la collectivité en paie 18 %, 9 centimes.

Le transport des marchandises par rail coûte 20 centimes par kilomètre, les usagers du rail en paient 42 %, 9 centimes par kilomètre, la collectivité en paie 58 %, 11 centimes.  Le transport sur un kilomètre d'une tonne de marchandises coûte à la collectivité 2 centimes de plus par rail que par camion. Dans les coûts sont compris les coûts environnementaux et les coûts liés à la santé (pollution atmosphérique, émissions de CO2, accidents, bruit).

 

Dans ce contexte, ne serait-il pas opportun d’étudier la solution à un milliard, alors que l’autre, équivalente, en coûte 5, sans présenter d’avantages ? De qui ces organes de l’Etat défendent-ils l’intérêt en refusant de procéder à une étude comparative des deux solutions ? En tout cas pas l’intérêt général.

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