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  • Une traversé mixte du Lac: ça ne vaut même pas la peine d'y penser?

    Le canton prévoit l’achèvement du contournement autoroutier grâce à un nouveau tronçon reliant l’embouchure du Vengeron à la Douane de Thônex-Vallard en passant par la Pointe à la Bise. Il en évalue le coût à 3,0 milliards pour la solution comprenant un pont à travers le Léman, et à 3,6 milliards pour celle qui y prévoit un tunnel. (Je mentionne en fin d'article l'estimation de coût faite par l'Office fédéral des routes du tracé souhaité par l'Etat).

    Quelle que soit la variante, ce coût est exorbitant. Le projet « Genève Route et Rail » est estimé à 3, 2 milliards, mais pour ce coût, il comprend en plus une traversée ferroviaire du Lac.

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  • Genève invite un Maître des structures porteuses à parler "ponts"

    Santiago Calatrava est sans aucun doute l'un des créateurs de structures porteuses les plus en vue aujourd'hui. Il doit sa renommée mondiale, sans aucun doute, à l'originalité de son approche des structures, si forte, si caractéristique, qu'il est impossible de ne pas immédiatement reconnaître sa patte dans les ouvrages d'art qu'il a réalisés.  Voyez ici:

    http://www.calatrava.com/projects.html?all=yes,

    et, pour les ponts, http://www.calatrava.com/projects/sharq-crossing-doha.html?image=3&view_mode=videos

     Calatrava a commencé par faire des études d'architecture à Séville, puis a étudié le métier d'ingénieur civil à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Il y a terminé ses études d'ingénieur par un doctorat en sciences techniques.

    Le conseil consultatif mis sur pied par le Conseil d'Etat afin d'examiner l'alternative "pont" ou "tunnel" pour la traversée du Lac entre l'embouchure du Vengeron et la Pointe à la Bise a reçu Monsieur Calatrava le 15 mars dernier. 

    S'il y avait une quelconque bonne raison pour réaliser la traversée du Lac entre le Vengeron et la Pointe à la Bise, Monsieur Calatrava serait à n'en pas douter l'homme de la sitaution, très précieux. 

    Hélas, la traversée du Lac à cet endroit ne se justifie en aucune façon.

    1. Sur son tracé, le fond du lac présente des conditions géologiques épouventables, ce qui ne serait pas le cas sur d'autres trajets,
    2. elle rejoindrait la rive gauche dans une zone de protection naturelle,
    3. elle forcerait l'autoroute à un large zigzag inutile entre La Pointe à la Bise et la douane de Vallard, d'abord par la campagne genevoise peu construite, ensuite par-dessous les fortes urbanisations de Chêne-Bourg et de Thônex, 
    4. l'association du chemin de fer n'aurait aucun sens sur ce trajet, parce qu'il n'y a aucun raccordement raisonnable au réseau ferroviaire à Collonge-Bellerive. Je reste complètement ébahi que l'étude de traversée du Lac commandée par l'Etat, rendue publique en mars 2011, n'ait pas même examiné l'effet d'une traversée ferroviaire sur le volume de circulation automobile à travers le lac.

     

     

     

     

  • Au secours

    L’Administration se soucie de savoir s’il faut un pont ou un tunnel pour traverser le lac en voiture. Elle ne se préoccupe aucunement de savoir s’il ne conviendrait pas d’associer à un tel ouvrage le chemin de fer.

    L’Administration se réfère pour le choix du tracé de la traversée du Lac à ses études de faisabilité, dont elle a publié en mars 2011 un rapport de synthèse:

    http://www.ge.ch/dcti/presse/2011-04-11_conf_annexe.pdf.

    Ce rapport ne fait même aucune allusion à l’éventualité d’une association du chemin de fer à la route, quoiqu’il ait tenu compte pour modéliser le trafic routier à travers le lac des améliorations suivantes du réseau ferroviaire : Carouge – Archamps – Saint Julien ; Cornavin – Nations – Aéroport ; Meyrin-Satigny – Saint-Genis – Gex (page 162).

    Rien ! Rien ! Rien ! nulle part, pas un mot, pas une ligne, pas un dessin, pas même un petit plan issus de l’Administration qui témoignerait qu’elle a envisagé la chose !  Modéliser le futur trafic routier après réalisation de l’autoroute de contournement sans même imaginer que la réalisation simultanée d’une traversée ferroviaire bouleverserait  les résultats de ces modélisations.

    Oui, bien sûr, il se peut que l’association sur un même tracé de la route et du chemin de fer implique un certain nombre de contraintes supplémentaires : pour le savoir, pour savoir leur ampleur, il faut procéder à une étude. L’Administration refuse d’étudier la chose. Elle l’ignore.

    On entend partout clamer que le chemin de fer et la route sont complémentaires. Genève, en réalisant le CEVA, a choisi d’adopter le chemin de fer comme élément essentiel du développement de la mobilité. Genève devrait donc y être particulièrement sensible. Hélas : au moment où Genève prévoit une traversée du Lac, Genève refuse de même envisager d’étudier une traversée mixte.

    Au secours !