A Monsieur Peter Füglistaler,
Directeur de l’Office fédéral des transports
3003 Berne
Concerne : La surveillance des transports publics par l’OFT. CarPostal Suisse SA. Extension du nœud ferroviaire de Genève
Monsieur,
J’ai pris connaissance de l’entretien que vous avez accordé au journal Blick le 21 septembre 2018, portant sur l’affaire de Car Postal.
Au cours de cet entretien, le journaliste s’étonne de ce que vous n’ayez rien remarqué du dysfonctionnement de l’entreprise CarPostal, qui a pourtant duré 10 ans. Vous répondez : « Wieso heimers nit gmerkt ? … Mir händs fascht nit chönne merke » « pourquoi ne l’avons-nous pas remarqué ? …. Nous n’avons presque pas pu le remarquer. ».
Le « fascht » (« presque ») interroge. Mais enfin, la police fédérale est chargée de l’enquête.
Ce que je tiens en revanche à vous exprimer ici, c’est que vous ne pourrez jamais prétendre ne pas avoir pu prendre pleinement connaissance depuis le 27 avril 2016 de la faute que commet l’Office fédéral des transports sous votre direction. Vous m'avez fait parvenir un courrier à cette date.
La Convention-Cadre du 7 décembre 2016 qui lie la Confédération, engagée par votre signature, le canton et la ville de Genève ainsi que les CFF, engage le processus d’extension de la capacité du nœud ferroviaire de Genève dans une direction comprenant 3 étapes :
- Création souterraine de deux voies supplémentaires à Cornavin, 1,67 milliard,
- Création supplémentaire de deux voies souterraines à Cornavin, 1,00 milliard,
- Création de la « Raquette », estimée à 2.00 milliards.
Vous le savez fort bien, ces trois étapes forment un engrenage. Le point 1 étant décidé, mais ne résolvant pas à lui seul le problème de capacité de Cornavin, vous savez que la deuxième extension de Cornavin est indispensable. Et vous savez aussi que ces deux premières étapes ne résolvent nullement l’insuffisance de capacité de la gare de l’aéroport, que vous comptez résoudre par la « raquette ». Si on se lance dans la 1ère étape, les deuxième et troisième sont nécessaires.
Ce que vous savez surtout, c’est que la boucle de l’aéroport, qui avait été prévue dès 1985 lors de la construction de la gare de l’aéroport, qui ne coûte que moins d’un milliard, remplace toutes les trois étapes successives que vous comptez mettre à la charge des collectivités publiques, la Confédération, le canton et la ville de Genève. Il est donc absurde d’envisager la 1ère étape que vous avez engagée, puis de la poursuivre par la boucle de l’aéroport, puisque la boucle rend inutile la 1ère étape tout en étant beaucoup moins chère. Cela aussi, vous le savez parfaitement.
La cause étant importante, non seulement pour ce qu’elle coûte, mais aussi pour la sauvegarde de la confiance des Suisses en leur administration, je vous le répète : vous ne pourrez jamais prétendre ne pas avoir pu prendre pleinement connaissance de la faute que commet l’Office fédéral des transports que vous dirigez.
Veuillez agréer, Monsieur, mes saltations distinguées.
Rodolphe Weibel