Les premiers poids lourds électriques, alimentés par de l’hydrogène, ont fait leur apparition sur les routes suisses. Il est probable que leur vitesse, des camions, des autocars et autobus, se rapprochera encore sur les autoroutes de la vitesse des automobiles légères, 120 km/heure. La conduite de tous les véhicules deviendra automatique, ce sera d’autant plus facile lorsque tous rouleront à la même vitesse. La distance latérale entre les véhicules pourra aussi sensiblement être réduite, comme celle qui sépare les véhicules qui se suivent. La capacité des autoroutes va de ce fait fortement augmenter, sans même qu’il soit nécessaire de beaucoup les élargir. Les nuisances environnementales, grâce aux batteries et aux piles à combustible seront, elles, fortement réduites.
Toutes ces évolutions peuvent se produire très progressivement, sans basculement des habitudes ni des modalités de paiement. Elles me paraissent probables, parce qu’elles peuvent se développer très « naturellement », si j’ose dire.
La route est aujourd’hui non sans raison haïssable, je comprends et partage ce constat. Peut-être ne le sera-telle plus demain, en 2040, lorsque la traversée du Lac à Genève sera réalisée ?
Alors, cette traversée du Lac en 2040 ? il faut la vouloir dès maintenant !
Genevois, Genevoises, vous avez voté pour une traversée du Lac. Vos autorités (d’alors) vous ont trompés et trompées en prétendant, tant que le vote n’était pas acquis, que son tracé restait ouvert puis affirmant le contraire immédiatement après le succès du vote.
Vos autorités d’alors vous ont trompés parce qu’elles savaient que le tracé qu’elles avaient retenu était mauvais. La raison pour laquelle elles sont revenues sur leur promesse m’est inconnue, incompréhensible.
Et pourtant, c’est bien ce qui s’est passé. Le résultat est connu : tout le monde a pu se rendre compte du fait que le tracé retenu est mauvais. Géologie impossible, atteinte inqualifiable à l’environnement, lourdes nuisances aux voisins, surcharges de trafic dans les agglomérations voisines, réduction des meilleures terres cultivables. La nouvelle la plus invraisemblable a été communiquée lors d’une assemblée d’intéressés : les pentes de la traversée du Lac ne permettraient pas le passage des autobus.
Il faut donc reprendre le projet à zéro. Ça en vaut la peine, mais en mettant en place un contrôle serré de l’administration
Il faut mettre sur pied un système efficace de contrôle de l’administration. (pas qu’à Genève, dans les autres cantons aussi, à la Confédération aussi, à la Confédération surtout).
Les chambres américaines disposent de personnels scientifiques et techniques à même de les aider à saisir les enjeux. Il faut que les parlements suisses, l’Assemblée fédérale et les parlements cantonaux, disposent de tels appuis.
Il faut aussi informer les citoyens de manière continue sur l’avancement des processus d’invention et d’analyse des projets, de manière à permettre aux citoyens compétents en la matière de lever la main lorsqu’ils soupçonnent une dérive.
Et enfin, il faut absolument refuser que l’administration sorte un projet comme un prestidigitateur sort un lapin de son chapeau. Ce n’est pas comme ça qu’il faut aborder les problèmes complexes, mettant en jeu des quantités de données, de valeurs, de problématiques. Toutes les écoles de management et d’ingénieur enseignent la chose : il faut commencer par lancer des idées, sans préjugé, sans penser gagner du temps en se contentant d’en trouver peu. Dans le domaine du bâtiment, la pratique, excellente, est celle du concours, qui permet d’obtenir de telles idées. Ces idées, il faut les dessiner, les décrire, pour qu’elles soient correctement comprises, et les analyser sous différents angles, pour pouvoir les comparer sous ces différents angles. Pondérer les différents aspects pour donner de l’importance à ce qui doit en avoir. Pour les grands projets, ce processus doit être répété plusieurs fois. Chacune des étapes ainsi décrites peut donner l’occasion de faire une communication publique.