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Le blog de Rodolphe Weibel - Page 65

  • Aller contre les préoccupations écologiques ?

    Les chantiers de génie civil lourd, comme ceux qui sont prévus à Genève, dégagent environ 270  grammes de CO2 par franc dépensé. Ceux de la solution officielle pour le nœud ferroviaire de Genève, qui coûteraient en tout 5 milliards, dégageraient donc 1'350’000 tonnes de CO2, alors que ceux de la boucle, ne coûtant qu’un milliard, n’en dégageront que 270'000. Avec la solution officielle, ce seraient donc environ 1'080'000 tonnes de CO2 qui seraient envoyés dans l’atmosphère sans aucun profit, puisque la boucle de l’aéroport rendrait les mêmes services.

    Pour se faire une idée des ordres de grandeur, quelques éléments de comparaison :

    1. En moyenne, le transport en train d’un voyageur sur un kilomètre s’accompagne d’un dégagement de 8 grammes de CO2. Ce chiffre comprend le dégagement « gris » de CO2, celui qui se produit en construisant les infrastructures et les trains. 1'080'000 tonnes de CO2, ce serait le dégagement produit par un voyageur effectuant un voyage de 135 milliards de kilomètres. En termes de prestations de transport de voyageurs, 135 milliards de voyageurs-kilomètres.
    2. Les prestations annuelles des CFF se montent à 18,6 milliards de voyageurs-kilomètres. Les 1'080'000 tonnes de CO2 qui seraient inutilement répandus dans la nature avec la solution « officielle », c’est donc aussi la masse de CO2 que les CFF dégagent en 7 ans d’exploitation ordinaire (135 milliards / 18,6 milliards).
    3. Si on ne prend en considération que le CO2 dégagé pour faire avancer les trains, donc sans prendre en compte le dégagement « gris », la prestation de transport ne dégage qu’un gramme de CO2 par voyageur-kilomètre. Dans ce cas, l’équivalent en prestations du dégagement inutile de CO2 pour la solution officielle serait de 1'080 milliards, qui correspondraient à une exploitation ordinaire de 58 années (1'080 milliards / 18.6 milliards).

    Au souci d’économie se superpose ici celui de l’environnement. Soutenir le concept officiel de l’extension souterraine de Cornavin suivie de la réalisation d’une seconde gare sous-souterraine à l’aéroport, plutôt que la boucle de l’aéroport, c’est, très clairement et très massivement, aller à l’encontre  des préoccupations écologiques.

  • Confédération, Canton, Ville et CFF en parfaite intelligence pour cacher leur faute

    Ils sont 4 à devoir se partager la responsabilité du désastre à venir. Ils sont 4 à se tenir les coudes. Ils sont 4 à refuser que le contre-projet au leur soit examiné. Ils sont 4 à abuser de leurs pouvoirs pour cacher leur faute. Ils sont 4 à tout tenter pour atténuer les conséquences de leur aveuglement.

    Le 1er obstacle sérieux contre lequel butera le quatuor sera dressé par les citoyens et habitants de Genève lorsqu’ils  apprendront, lors des enquêtes publiques, l’ampleur des bouleversements que provoqueraient les chantiers de plus de 2 milliards entre Cornavin et Châtelaine, et prendront conscience qu’une autre solution, laissant complètement indemnes ces quartiers, la boucle de l’aéroport, n’a pas été examinée.

    Le quatuor en est évidemment conscient. Pour réduire l’obstacle, il a probablement demandé aux mandataires chargés d’établir l’avant-projet d’examiner la possibilité de réaliser en un seul chantier les deux quais et 4 voies supplémentaires plutôt qu’en deux chantiers successifs d’un quai et deux voies chacun.

    Rappelons-le brièvement: après plusieurs avatars de leur projet, les 4  organes impliqués dans cette affaire ont décidé de fractionner en deux étapes la réalisation de l’extension prévue de Cornavin: plutôt qu’en une étape évaluée à 2,1 milliard +/- 30 %, soit entre 1,47 et 2,73 milliards, la réaliser en deux étapes, la 1ère  évaluée à 1,67 milliards, la seconde à 1,00 milliard, au total 2,67 milliards. Le haut de la fourchette de l'estimation  du coût de 4 voies et 2 quais réalisés simultanément est égal à l'estimation médiane du coût de leur réalisation fractionnée.

    Bien sûr, la Convention-Cadre qui lie les 4 parties, signée le 7 décembre 2015, deviendrait caduque, et devrait au moins être amendée. Mais leur créativité en matière de financement a déjà été amplement démontrée.

    Plutôt que deux chantiers successifs de 6 ans, le premier entre 2024 et 2031, le second entre 2040 et 2046, il n’y en aurait qu’un de 10 ans entre 2024 et 2035: quel chantier !

    Il y aurait ainsi un motif de moins pour contester la conception du quatuor. Mais les raisons pour la rejeter et lui préférer la solution de la boucle de l’aéroport restent largement suffisantes:

    1. parce que la capacité de gare actuelle de l’aéroport est épuisée par les 8 trains de grandes lignes par heure, prioritaires, il faudrait attendre la réalisation de la seconde gare sous-souterraine de l’aéroport, avec sa propre ligne de desserte (plus de deux milliards), pour que l’aéroport soit accessible au trafic régional. Jusque là, jusqu’en 2050, l’aéroport ne serait pas atteignable en direct depuis Lancy-Pont-Rouge, Carouge, Champel, Eaux-Vives, Trois-Chêne, depuis Annemasse, depuis Evian ni Annecy, depuis Meyrin, Zimeysa, La Plaine, depuis Bellegarde, depuis Lyon ni Grenoble, ni depuis Versoix,
    2. l’aéroport resterait même au-delà de 2050 inaccessible au ferroviaire depuis Tannay, Mies, Pont-Céard, Versoix, Genthod, à moins d’un rebroussement à Cornavin,
    3. les trains transportant des marchandises dangereuses ne disposeraient pas d’un trajet évitant le centre densément habité de Genève,
    4. les colossaux chantiers (plus de 2 milliards) à Cornavin, Montbrillant, au bas de la rue de la Servette, aux Charmilles et à Châtelaine bouleverseraient tout de même l’environnement, y laisseraient de graves cicatrices, après avoir compromis durement l’existence des commerces et dégagé une très forte pollution et une masse considérable de CO2,

    alors que la boucle de l’aéroport:

    1. évitera tous ces défauts, et,
    2. ne coûtant qu’un milliard, économisera 4 milliards aux contribuables de la Suisse entière, que l’OFT, n’a jusqu’ici pas défendus, alors que c’est à lui, selon ses propres dires, d’assurer la « mission à haute responsabilité de gérer les deniers publics avec parcimonie».
  • Le Conseil d’Etat - la boucle

    2019.10.26 Schàma SDRR corrigé.jpg

    La modification du Schéma Directeur du Réseau sur Rail préconisée par GeReR.

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