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C’est la grande presse qui nous l’a appris (TdG du 28 juin 2016) : la fameuse « raquette », cette ligne nouvelle qui devrait relier Cornavin à la halte de Zimeysa en desservant au passage une halte intermédiaire aux Nations, une gare nouvelle à l’Aéroport, puis une halte à Meyrin-Centre, s’arrêterait à Zimeisa : « Elle aurait pour terminus la Zimeysa, où on transborderait sur la ligne de La Plaine ». J’ai reçu confirmation orale, mais officielle, de cette information.
Comment des confrères peuvent-ils en arriver à imaginer une chose pareille ? Imaginez, chers lecteurs, un carrefour où se rencontrent trois routes, mais où le passage de l’une d’elles aux deux autres n’est pas prévu, si ce n’est pour les piétons.
A la question du « comment ? » a rapidement succédé la question du « pourquoi ? ».
Oui, pourquoi empêcher que des trains puissent circuler directement entre La Plaine, Russin, Satigny d’une part, Meyrin-Centre, l’Aéroport, Les Nations, et Cornavin d’autre part ? Pourquoi empêcher que des trains puissent circuler directement entre la France et l’Aéroport avant de rejoindre Cornavin. Oui, pourquoi ? si ces trajets étaient possibles, le tronçon surchargé de Châtelaine en serait soulagé d’autant, et la construction d’une halte à Châtelaine serait envisageable. Oui, pourquoi ? si ces trajets étaient possibles, la « raquette » pourrait recevoir un trafic plus important que celui de 4 maigres trains par heure (en tête de ligne, à Zimeysa, se retrouverait le problème de la gare en impasse : à deux voies, ce ne sont guère plus de 4 trains par heure qui seraient possibles).
Oui, pourquoi réduire l’attrait du chemin de fer en forçant ses clients à des transbordements, alors que le prix pour les éviter aurait été payé, cher ? le coût de la « raquette » est évalué à 1,8 milliard.
« Genève Route et Rail » propose une solution topologiquement identique à la « raquette » : partant de Cornavin, elle rejoint l’Aéroport en passant par le Vengeron, puis rejoint la ligne de la Plaine en direction de l’ouest par le raccordement de Blandonnet : le tracé n’est pas le même, mais les liaisons sont les mêmes. Mais, au contraire du projet de l’Etat, plutôt que d’interdire le raccordement à la ligne de La Plaine, « Genève Route et Rail » crée spécialement à cet effet le raccordement de Blandonnet. La question revient donc avec insistance : pourquoi faudrait-il interdire le trajet direct de la ligne de La Plaine à l’Aéroport ?
Oui, pourquoi ? pourquoi s’acharner à vouloir faire de folles dépenses ? pourquoi refuser d’envisager une solution pour Genève qui coûterait moins d’un milliard, et vouloir à tout prix (nous exagérons à peine : vouloir au prix de 4,45 milliards) une solution qui pose beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résout. Pourquoi refuser d’envisager une solution pour Genève, « Genève Route et Rail », qui ne coûterait rien à Genève et pourquoi vouloir à tout prix (ce que nous devrions dire, c’est : à n’importe quel prix, puisque personne n’en a la moindre idée) une solution qui pose beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résout ?
Pourquoi ?