Dans un article publié par la TdG le 2 févirer 2022, le journaliste Marc Moulin, porte-parole du Conseil d’Etat, a rapporté sous le titre Extension de Cornavin - Un accord scelle la saga de la gare souterraine des informations sur une réunion à huis clos portant sur le thème du développement du réseau ferroviaire à Genève. Monsieur Moulin nous y a appris qu’il avait été décidé – par qui ? il ne nous dévoile personne - qu’il avait été décidé que l’extension de la gare de Cornavin ne comprendrait qu’un quai et deux voies, alors que depuis 2010 jusqu’à maintenant il avait toujours été décidé qu’elle compterait deux quais et 4 voies.
Il faut préciser : jusqu’aujourd’hui, dans cette solution des autorités et administrations en charge des transports, il avait toujours été décidé que l’extension compterait deux quais et 4 voies, mais il est arrivé qu’il soit décidé que cette extension soit fractionnée dans le temps en deux étapes. La dernière version de ce fractionnement était souterraine, ce qui aurait entraîné la succession à quelques années de distance de deux chantiers d’un milliard chacun, au même endroit, provoquant le chaos et déclenchant une mobilisation populaire pour s’y opposer.
La décision d’amputer l’extension prévue de la gare n’a donc pas été prise pour des raisons fonctionnelles. Elle a été prise par crainte d’un blocage populaire.
La capacité actuelle de Cornavin est de 7 voies, il a été établi qu’il en fallait 4 de plus, 57 % de plus, ce n’est pas rien, et il vient d’être décidé qu’il n’y en aurait que deux de plus.
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Le 3 février, le lendemain, Monsieur Moulin a poursuivi sa mission de porte-parole (de qui ?), sous le titre Gare souterraine - Le nouveau plan de Cornavin salué de Vernier aux Grottes. Il y produit notamment ce schéma, non daté, très finement marqué de l’Etat de Genève :
A droite en haut du schéma, en bleu, l’extension souterraine de la gare, raccordée à la gare en impasse de l’aéroport (à gauche vers le haut) par deux voies de couleur orange.
Tous les trains visitant la gare de l’aéroport s’arrêteront à deux reprises à l’extension souterraine de Cornavin, l’une en en se rendant à l’aéroport, l’autre en en revenant. Or pour l’année 2035, il en est prévu 9 par heure, qui s’immobiliseraient 18 fois par heure à l’extension souterraine de Cornavin, à deux voies. C’est exclu : aucune voie de gare, nulle part, ne reçoit plus de 6 trains par heure.
C’est donc absolument fou : l’extension souterraine à deux voies ne peut recevoir qu’au maximum 12 trains par heure, ce qui limite à 6 le nombre de trains qui peuvent se rendre chaque heure à l’aéroport. La réalisation de l’extension souterraine de Cornavin, coûtant deux milliards, réduirait certainement la capacité de la gare de l’aéroport, et celle peut-être du nœud ferroviaire de Genève tout entier. Cette gare à un quai et deux voies n’augmente pas la capacité, elle forme au contraire un goulet d’étranglement.
Et bien entendu, l’aéroport reste complètement inaccessible à tout trafic régional, puisque, dans le concept des autorités et administrations, ce ne sera qu’après réalisation d’une extension sous-souterraine de la gare de l’aéroport et d’une liaison de cette extension à Cornavin via Les Nations que l’aéroport sera accessible à ce trafic. Pas avant 2050.
On sait Monsieur dal Busco très âpre à l’argent de la Confédération, qu’il veut quelle qu’en soit la contrepartie, même si elle est très modeste. Mais là, ça deviendrait grotesque : dépenser deux milliards, dont un demi à la charge de Genève, pour obtenir en contrepartie une réduction de capacité.
Pour en savoir plus: 2021.01.18 Mémoire techniqueAmendé 6 mars 2021.pdf