L’article de la TdG signé par M. Moulin, traitant de l’avenir du nœud ferroviaire de Genève laisse bien perplexe.
- L’article de M. Moulin ne fait état d’aucune réflexion quant au contexte dans lequel s’insère le projet présenté à huis clos mardi soir. Pourtant, depuis une décennie déjà, autorités et administrations en charge des transports ont réalisé que l’extension de Cornavin ne pouvait être davantage qu’une partie de la solution au problème de capacité du nœud de Genève : l’extension de capacité du nœud de Genève doit absolument comprendre une amélioration de la desserte ferroviaire de l’aéroport. Avec le CEVA, Genève a parié sur le chemin de fer, a décidé d’investir un demi-milliard pour augmenter la capacité de Cornavin, mais renvoie à plus tard le problème de l’aéroport. Genève semble avoir trouvé une solution au problème de capacité de Cornavin, en réduisant les ouvrages et serrant leurs coûts.
Reste donc le problème de capacité de la desserte de l’aéroport. Tout le monde connaît la solution de la boucle de l’aéroport. Monsieur Moulin n’en pipe mot, Tant pis pour Genève : le dénouement de cette sale affaire est une fois de plus reporté. - Au titre de chapitre Un magot qui tombe à pic, Moulin nous apprend que, sur le montant de 790 millions (M. Moulin arrondit à 800) que devait coûter le projet initial d’extension en surface de Cornavin, 355 millions auraient été nécessaires à la réalisation d’un saut-de-mouton à Sécheron. A ma connaissance, il n’y a au grand jamais eu en Suisse de saut-de-mouton d’un tel coût, Et on doit s’étonner de ce que ce saut-de-mouton eût coûté 45 % de l’extension du nœud ferroviaire de Genève. Monsieur Moulin informe que le prix hypothétique du saut-de-mouton a été calculé. Il faut espérer que ce soit le cas, et que ce calcul ait été fait avec soin. Mon expérience avec l’Office fédéral des transports me fait craindre le pire, tout le monde connaît mon aventure avec l’OFT, qui m’a prétendu avoir réalisé une étude avant de piteusement avouer, sous la contrainte du Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence que cette étude n’avait jamais existé.
- Au chapitre Rabotage risqué, M. Moulin expose que le fractionnement en deux étapes successives des chantiers de l’extension de Cornavin provoquerait lors de la seconde étape une émeute garantie. Le comportement des autorités et des administrations genevoises en charge des transports, qui dévoile à huis clos (sic !) et recourt à un journaliste employé d’un journal la tâche de faire connaître leurs, comment écrire ? décisions ? envies ? certitudes ? laisse pantois. Le Conseil d’Etat, probable organisateur de cette mascarade, sait-il ce que signifie le mot « démocratie » ? lorsqu’il invite certains députés ? certains fonctionnaires de la Confédération ? peut-être des employés de compagnie ferroviaire ? qui d’autre encore, est-ce secret ?
D’autres villes, d’autres cantons en profiteront. Tant pis pour Genève.