L’ingénieur a avancé tous ses arguments. L’administration cantonale a triché pour les démolir, a dû s’en excuser, l’a fait, discrètement. L’administration fédérale a triché pour les démolir, elle a dû se défausser de sa tricherie sur l’administration genevoise. Les CFF ont cautionné ces tricheries. Mais qu’est-ce que c’est que cette collusion ?
Le projet fou des administrations et des CFF.
Il comprend deux volets indissociables :
- un tronçon de ligne nouvelle Cornavin – Nations – Aéroport, avec une gare nouvelle supplémentaire sous-souterraine à Aéroport (2,0 milliards),
- une extension de la capacité de Cornavin par 4 voies nouvelles en souterrain, à 20 mètres de profondeur. Serait-elle réalisée en une fois, cette extension coûterait 2,0 milliards. Pour des raisons de liquidité financière, elle serait réalisée en deux étapes, la 1ère coûtant 1,65 milliard, la seconde 1,0 milliard. Ce fractionnement dans le temps coûte donc 0,65 milliard.
Sans cette extension, le volet 1) n’est pas réalisable, et l’aéroport, réservé proritairement au trafic de grandes lignes, resterait inaccessible au trafic régional.
Le projet des administrations et des CFF prévoit que la 1ère extension souterraine de Cornavin, guère utile, en tous cas pas indispensable, soit réalisée d’ici 2031. La seconde extension de Cornavin et le nouveau tronçon Cornavin – Nations – Aéroport ne sont pas envisageables avant 2045. La principale insuffisance de capacité du nœud de Genève, celle de la gare de l’aéroport, ne sera pas comblée avant 2045 !
Le tout coûte donc presque 5 milliards, payés en grande partie par les contribuables de toute la Suisse, avec une participation incertaine des contribuables genevois.
Ça, c’est le projet des administrations.
En regard, le projet raisonnable de la boucle de l’aéroport, prévue dès la construction de sa gare en 1980.
Réalisable en une seule étape, d’ici 2030, coûtant moins de 1,0 milliard, entièrement pris en charge par la Confédération puisqu’elle a déjà décidé d’allouer 1,1 milliard à Genève, sans chantier au centre de la ville, il répond au moins aussi bien au problème de l’insuffisance de la capacité du nœud ferroviaire de Genève.
5 milliards contre un ! Et on s'étonne que le rail coûte cher?
Députés, Conseillers nationaux, Députés au Conseil des Etats, Conseillers fédéraux, Conseillers d’Etat, organes de presse, aucun d’entre vous ne demandera des éclaircissements sur ce qui apparaît si clairement comme une dérive administrative concertée ?