Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La planification ferroviaire de Genève néglige son aéroport

Au cours d’un entretien accordé hier au MatinDimanche, Monsieur Schneider, le directeur de l’Aéroport, ne conteste pas  que le nombre annuel de voyageurs franchissant les portes de l’aéroport pourrait passer de 16,5 millions à 25 millions en 2030.

25 millions par an, 70'000 par jour en moyenne, probablement environ 100'000 par jour de pointe ; chaque jour l'équivalent d'environ 10 % de la population du grand Genève!

Pour absorber ce colossal trafic, Monsieur Schneider compte sur le développement du système des voitures avec chauffeurs, genre Über, des voitures autonomes, et des transports en commun. Parlons du chemin de fer, que Genève, en réalisant le CEVA, vient d’adopter comme système de base de sa mobilité. Alors que le trafic des voyageurs aura augmenté de 50 % d’ici 2030, quelle sera la contribution du chemin de fer à cette explosion à Cointrin ? C’est vite vu : la contribution du chemin de fer à l'absorbtion de cette explosion sera nulle ! il n’y aura pas un train de plus pour desservir l’aéroport, puisque c’est la capacité de la gare de l’aéroport qui est limitative, et que la « Raquette » et sa propre nouvelle gare à l’Aéroport (une gare entièrement nouvelle, située un étage en-dessous de la gare actuelle !) seront encore dans les limbes (lors d’une présentation à la commission des travaux du Grand Conseil, en septembre dernier, le représentant de l’OFT a déclaré qu’il avait appris l’existence de ce projet une semaine plus tôt).

Monsieur Schneider encore : « Diriger un aéroport, c’est penser en permanence avec 10 ans d’avance ». Que dirait-il s’il était responsable de la planification ferroviaire genevoise ? 100 ans (c’est le temps qu’il a fallu pour le CEVA), 25 ans (celui qu’il aura fallu pour l’extension de Cornavin, envisagée dès 2007, réalisation promise en 2030) ?

Manifestement, Genève néglige son aéroport dans sa planification ferroviaire. Genève reporte aux calendes grecques l’augmentation de sa capacité ferroviaire, Genève lui refuse tout raccordement direct (sans changement de train ni rebroussement à Cornavin) aux gares et haltes de la côte lémanique, à l’exception de Morges, Nyon, Coppet et Versoix, repousse aux calendes grecques tout raccordement direct à la rive gauche et la Haute-Savoie, refuse d’envisager son raccordement soigneux et direct à la ligne de La Plaine et au réseau ferroviaire de l’Ain.

On peut compter sur Monsieur Schneider pour tout tenter afin d’améliorer dans l’aire de l’aéroport l’attractivité du chemin de fer. L’indifférence des responsables de la planification ferroviaire ne lui rendra pas la tâche facile.

Quelle erreur pour la ville de Genève, pour le canton de Genève, pour la région toute entière, de ne pas faire en sorte que le maximum possible de l'énorme trafic généré par l'Aéroport, centré sur un point, idéalement pour le chemin de fer, soit reporté sur lui.

Les commentaires sont fermés.