Le projet Genève Route & Rail propose une traversée du Lac à la fois ferroviaire et routière. Il dessine un périphérique autoroutier complet et un réseau ferroviaire maillé. Route et Rail sont empoignés simultanément, pour une réalisation coordonnée.
Le projet fera l'objet sur ce blog de notes successives. Les lecteurs particulièrement intéressés, ou pressés, peuvent toutefois découvrir l'ensemble du projet à l'adresse suivante:
https://sites.google.com/site/geneverailroute/etude
La TdG rapporte aujourd'hui la décision du Conseil d'Etat de poursuivre les études du projet de traversée du Lac que le précédent gouvernement avait présenté: "Il s'agira, d'ici à la fin de l'année, de préciser le projet de traversée et ses mesures d'accompagnement sous l'angle technique et de l'analyser sous l'angle du développement territorial de la Rive gauche".
Cette carte fait figurer les deux projets: en vert, celui du Conseil d'Etat, en rouge, celui qui a été présenté sur ce blog en 9 articles.
Le réseau des routes nationales (les autoroutes) est désormais propriété de la Confédération, qui prend en principe à sa charge les coûts de son exploitation et de son extension. Bien sûr, les cantons peuvent construire des autoroutes librement, quittes à payer l'entier de leur construction et de leur entretien, puisqu'elles ne feraient pas partie du réseau des routes nationales.
La Confédération se doit de répartir équitablement sa manne entre les cantons, les régions, les villes, le peuple suisse. Pour ce faire, l'administration fédérale, l'Office fédéral des routes a mis sur pied des méthodes visant à garantir une bonne objectivité.
C'est dans cette perspective qu'il faut placer les réticences du Conseil fédéral à suivre le Canton de Genève dans son projet.
J'y vois deux éléments importants:
- Le réseau des autoroutes a d'abord pour fonction d'assurer le trafic à longue distance à travers l'Europe, à travers la Suisse. Il répond ainsi aux besoins de la collectivité toute entière. Les détours qui seraient créés pour répondre à des intérêts locaux, allongeraient le trajet pour tous. Ils contreviendraient ainsi, en principe, à la fonction principale du réseau autoroutier.
- Bien sûr, le réseau autoroutier dessert les agglomérations importantes. Faire faire à une autoroute un détour pour toucher une ville reste absolument conforme à l'objectif du réseau.
Le projet genevois relie deux points du réseau autoroutier: Le Vengeron et la douane de Vallard. Il allonge le trajet entre ces deux points de 70 % (par rapport à la ligne droite). En vertu du point 2 ci-dessus, un tel détour serait justifiable s'il dessert une agglomération importante.
Est-ce le cas?
L'étude lancée par le Conseil d'Etat porte sur le développement territorial de la rive gauche. On peut raisonnablement penser qu'elle vise précisément à envisager de créer des densités d'habitation et d'activité suffisantes pour justifier le détour.
Le projet Genève Route & Rail est très direct entre Le Vengeron et Vallard. Il n'est que de 13 % plus long que la ligne droite. De ce fait, il n'a aucun besoin de desservir une forte agglomération pour justifier son existence.