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Une erreur qui coûterait 4 milliards et d’incalculables empoisonnements

La bataille pour une solution raisonnable au problème de capacité du nœud ferroviaire de Genève est loin d’être perdue.

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Les CFF ont jusqu’ici avancé comme motif essentiel pour discréditer la boucle ferroviaire de l’aéroport le fait qu’elle nécessiterait un bouleversement du système cadencé dans toute la Suisse. Or voici que leur chef responsable des infrastructures vient d’annoncer publiquement qu’ils vont de toute manière procéder à un tel bouleversement, d’ici 2035, soit à peu près d’ici la mise en service prévue de la 1ère étape d’agrandissement de la gare de Cornavin (voir ici).


En fait, c’était faux : les ingénieurs des CFF eux-mêmes ont démontré que la boucle de l’aéroport pouvait s’insérer sans grande difficulté dans le système cadencé actuel. Leur patron ne les a pas écoutés. Il a eu tort : l’aurait-il fait, il ne serait pas aujourd’hui en situation de devoir démentir ses propres propos. Il est avocat, et pas ingénieur, hélas. Mais peu importe ; le motif avancé pour rejeter la boucle se révèle désormais dépourvu de pertinence.

Alors rappelons encore une fois : le concept rejeté coûterait 3,93 milliards de moins que celui qui est retenu grâce à cet argument erroné.

Au-delà des économies que réaliserait le projet de la boucle, que d’empoisonnements éviterait-il !

Il en est un qui vient immédiatement à l’esprit, quasiment certain : il faudra exproprier. Pour ce faire, il faudra pouvoir justifier d’un intérêt public suffisant. Démontrer l’utilité publique d’ouvrages coûtant 3,93 milliards de plus qu’une autre solution permettant les mêmes services tout en présentant moins d’inconvénients ? pas facile ! Démontrer l’utilité publique d’ouvrages qui exposent la population aux accidents de trains transportant des marchandises dangereuses, alors qu’une autre solution supprime ces risques ? pas facile ! Démontrer l’intérêt public d’ouvrages qui nécessiteront des décennies de chantiers, au Grand-Saconnex, à Sécheron, à Montbrillant, aux Charmilles, alors que l’autre solution n’en nécessite aucun dans ces quartiers densément habités ? pas facile !

Les procédures d’autorisation de construire, qui passent par des enquêtes publiques, rencontreront sans aucun doute des oppositions portant sur les mêmes thèmes, qu’il faudra tenter de lever en avançant les mêmes justifications vaseuses. Les recours au Tribunal fédéral sont pratiquement certains.  Un autre empoisonnement.

Les risques financiers : arithmétiquement, ils sont 6 fois plus élevés pour des projets de 4,67 milliards que pour un projet de 740 millions. En tenant compte en outre des indéniables difficultés des projets de l’Etat, ils sont encore plus élevés. Un empoisonnement de plus.

Les députés au Grand Conseil genevois seront probablement encore appelés à se prononcer sur des sujets qui concernent directement ces problèmes. Les citoyens pourront vouloir se prononcer. Les projets de l’Etat jusqu’en 2050, décidés aujourd’hui, l’ont été sans l’aval du législatif. Il suffit donc d’un vote pour compromettre l’ensemble. Rien que des empoisonnements !

Les risques sur les délais sont sans doute du même ordre de grandeur que les risques financiers : au moins six fois plus sérieux.

 

La bataille pour une solution raisonnable au problème de capacité du nœud ferroviaire de Genève est loin d’être perdue.

www.gerer.ch

 

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