Le scandale qui grossit à Genève affectera durablement l’image du chemin de fer. Plus Berne tarde à le faire cesser, plus il gonfle. Le Conseil Fédéral est désormais le seul à même de stopper son développement avant que le Tribunal Fédéral en soit saisi.
Ce scandale, jusqu’ici, les administrations en charge des transports, celle de la confédération et celle du canton, ont réussi à le cacher aux habitants et commerçants des quartiers centraux qui seraient bouleversés pendant une vingtaine d’années de chantiers, à le cacher aussi aux habitants de Genève, aux cantons que ce scandale à Genève priverait de financement, aux contribuables de la Suisse entière. L’entrée en jeu du Tribunal Fédéral rendra public ce scandale.
Les administrations auront tout tenté pour éviter l’échec de leur projet, même au prix du déshonneur. Elles subiront l’échec et le déshonneur.
Mais c’est le chemin de fer qui aura à en payer le prix : un énorme dommage d’image. Ce n’est pas impunément que ceux qui sont en charge de son administration peuvent se permettre d’être totalement indifférents à une dépense sans contrepartie de 4 milliards, indifférents à un inutile dégagement de plus d’un million de tonnes de CO2, indifférents au bien être des habitants et aux intérêts des commerçants pendant deux décennies de colossaux chantiers.
Ce scandale laisse de marbre les tenants du chemin de fer, qui veulent que l’Etat investisse une cinquantaine de milliards dans une ligne nouvelle à haute performance qui relierait Genève à Saint-Gall. On ne peut que les inviter à apprendre à gérer leurs projets avec discernement, faute de quoi la ligne nouvelle en question ne coûterait pas cinquante milliards, mais 200. Comme à Genève, un quadruplement du coût ?