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  • Es isch kä Genferei, es isch e Bundesbärnerei

    Les entreprises de construction sont heureuses lorsque les collectivités publiques envisagent de grands travaux. Ce n’est ni grave, ni répréhensible : c’est une évidence, elles ne s’en cachent pas, ça fait partie du jeu. Leur rôle c’est de construire, pas de décider ce qui doit être construit. Il n’y a aucune ambigüité.

    Ce n’est pas le cas des CFF. Ils font sans état d'âme ce que leur propriétaire, la Confédération, leur a demandé de faire, être aussi rentables que possible. Ils le font même si la poursuite de cet objectif se fait au détriment de la collectivité, dont ils sont pourtant la propriété.

    C’est là, exactement là, que naît l’ambigüité, et le désordre.

    Les CFF, service public, ne poursuivent pas forcément l’intérêt public, ils défendent le leur, en toute légitimité. Il se peut que leur intérêt coïncide avec l’intérêt public, mais ce n’est de loin pas toujours le cas. Notamment, les CFF n’ont pas d’intérêt particulier à ce que les infrastructures coûtent peu, puisqu’ils ne les paient pas.

    L’image dont ils jouissent politiquement et publiquement, celle d’un service dévoué à la collectivité, est trompeuse.

    L’organe auquel est confiée la mission de veiller à une saine utilisation de l’argent public que la Confédération attribue au réseau ferroviaire, c’est l’Office fédéral des Transports.

    A Genève:

    2019.01.19 Cartes Daniel côteàcôte.jpg

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    La solution officiellement prévue pour résoudre le problème de capacité du nœud ferroviaire de Genève est évaluée à 5 milliards (extension Cornavin, ligne Cornavin-Nations-Aéroport, nouvelle gare Aéroport).  Les CFF n’en paieraient rien. Au contraire, ils obtiendraient gratuitement un à deux hectares de galeries marchandes aux nouvelles gares à Cornavin et à l’aéroport, valant plus d’une centaine de millions, qui leur rapporteraient par la suite de substantielles rentes immobilières. Ils obtiendraient en outre sans concurrence le mandat de maitrise d’œuvre.

    Le fait que la solution adoptée par les pouvoirs publics coûterait 4 milliards de plus que la solution de la boucle de l’aéroport leur est, légitimement, indifférent. Pourquoi s’en mêleraient-ils ? L’OFT, canton et Ville de Genève veulent une extension souterraine de Cornavin ? très bien ! répondent-ils, soucieux de garder un bon contact avec leur propriétaire, la Confédération, et les cantons, avec lesquels une collaboration sereine est indispensable. Là encore, les CFF sont parfaitement légitimés à agir ainsi.

    Ce fait, - la différence de 4 milliards entre le coût de la solution officielle et celui de la boucle de l’aéroport -, n’aurait en revanche pas dû laisser indifférent  l’Office fédéral des transports.  L’OFT aurait dû veiller à ce que la solution de la boucle, prévue dès la conception de la gare de l’aéroport en 1980, soit évaluée parallèlement à la solution officiellement retenue. C’était, c’est encore, clairement, de sa responsabilité.

    Quant aux cantons, qui ne tiennent pas les cordons de la bourse ni ne disposent des compétences techniques très spécialisées propres au chemin  de fer, quasi monopolistiques, ils restent quelque peu en marge de toute cette problématique.

    Décidément, c’est à Ittigen - Berne que se trouve l’origine du problème, du problème à 4 milliards.