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Le TCS juge que le contournement autoroutier de Genève tel qu’il est prévu par l’Etat n’est pas satisfaisant. Il envisage de le perfectionner, par l’un ou l’autre des deux tracés dessinés sur cette carte en vert ou en bleu. Cette critique implicite du projet de l’Etat, évidemment également adressable au projet de l’OFROU, s’ajoute à toutes celles qui ont été émises déjà : les difficultés géologiques, les atteintes à l’environnement, la réduction des sols cultivables, l’inutilité d’un contour traversant des zones non urbanisées, le coût.
Il paraît de plus en plus évident que l’obstination de l’Etat à défendre le tracé sorti en 2011 de l’administration comme un lapin sort du chapeau d’un prestidigitateur l’a conduit dans l’impasse. Les citoyens, auxquels les autorités avaient promis, avant le vote de l’article constitutionnel, que le tracé de la traversée du Lac serait entièrement ouvert, perdent confiance : ils ont, immédiatement après leur vote,dû apprendre que le tracé de 2011 ne serait pas remis en question, qu’il était acté, puis ils ont découvert, au fur et à mesure de l’avancement de l’affaire, les obstacles considérables, voire rédhibitoires, contre lesquels se fracasse ce tracé.
L’insatisfaction du TCS est compréhensible. Mais il apparaît que sa méthode pour sauver le projet n’est pas la bonne.
Il faut revenir au stade établi à l’issue du vote constitutionnel, et suivre la démarche qu’on enseigne dans toutes les écoles d’ingénieurs ou de management pour établir des très grands projets. De tels ouvrages sont si complexes, font intervenir de si nombreux paramètres et critères, de natures techniques bien sûr, mais aussi économiques, sociétaux, politiques, qu’il faut passer par une succession de processus d’analyse avant d’aboutir à une synthèse. Il faut 1) imaginer sans a priori une série de solutions, 2) les représenter suffisamment clairement pour qu’elles soient toutes susceptibles d’être comprises, 3) leur appliquer le filtre des critères énonçables à ce stade, et en retenir celles qui méritent d’être approfondies , 4) cerner les critères d’une seconde étape d’analyse, 5) développer les esquisses retenues sur la base de ces critères nouveaux, 6) comparer les projets ainsi établis, 7) etc. et enfin n) décider du tracé.
Un énorme avantage de cette procédure, c’est qu’elle permet d’informer les citoyens au fur et à mesure de l’évolution de l’étude, et ainsi les faire participer.
C’est long ? Mai non ! le tracé publié en 2011 va être jeté aux orties en 2018 !