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L’Etat, gestionnaire à surveiller de près.

L’attribution à des privés des réseaux publics expose au risque de dilapidation de l’argent public au profit d’intérêts privés. Leur attribution à l’Etat  expose au risque de dilapidation de l’argent public par désinvolture de ses administrations.

Un aspect essentiel de la dispute entre les tenants de la privatisation des réseaux de transport et tenants de leur appartenance à l'Etat tient à une caractéristique naturelle de tels réseaux: pour pouvoir les réaliser, il faut pouvoir disposer d'un pouvoir dont les privés ne disposent pas: celui d'exproprier, indispensable pour assurer la continuité des réseaux. Ce privilège s'accompagne naturellement d'un défaut grave, il interdit la concurrence, parce qu'il ne serait évidemment pas raisonnable de faire profiter du droit d'expropriation deux réseaux parallèles l'un à l'autre qui seraient en concurrence pour offrir les mêmes services.

Si le réseau qui a ainsi bénéficié d’un droit dont seuls les pouvoirs publics disposent est en mains privées, ceux qui le possèdent bénéficieront d’un avantage concurrentiel inégalable. Sans concurrence, le seul moyen de limiter leur appétit passe par son contrôle – le contrôle de leur appétit - par l’Etat. C’est à l’Etat de faire en sorte que le réseau est correctement entretenu, et que les prix qu’il pratique ne sont pas excessifs. Excessifs selon quels critères ? nul ne le sait vraiment.

C’est la raison fondamentale pour laquelle il faut laisser les réseaux entre les mains de l’Etat. Toutefois, cette appartenance à l’Etat oblige celui-ci à veiller très attentivement à une gestion économique de l’argent public. Il est connu qu’il n’a pas d’inclination naturelle pour cela.

La Confédération assure en principe cette tâche pour le réseau ferroviaire et pour le réseau des routes nationales. Il y a des choses qu’elle fait très bien. Ceci, elle le fait mal. Effet calamiteux du monopole de la Confédération, pour laquelle l’argent ne compte pas : en manque-t-il ?  il suffit de taxer !

Le plus choquant des manquements de la Confédération, c’est que l’organe en charge du ferroviaire, l’OFT, et celui qui doit veiller sur les routes nationales, l’OFROU, ignorent chacun que l’autre existe. Les exemples sont innombrables : l’OFROU vient d’annoncer étudier une nouvelle traversée du Heitersberg (entre Reuss et Limmatt), alors que l’OFT y examine une nouvelle traversée ferroviaire depuis quelques années! Sa main gauche ignore ce que fait sa main droite, et réciproquement.

Ça coûte cher, en argent, mais aussi en mitage du territoire, en pollutions, en atteintes à l’environnement, en désagréments pour les voisins.  

A Genève :

  • l’OFROU a étudié un projet de traversée du Lac sans examiner l’opportunité de lui joindre le ferroviaire ! Ne se pourrait-il pas que d’ici une décennie ou deux, une traversée ferroviaire du lac paraisse indispensable ? Ne serait-il pas opportun de faire dès aujourd’hui une réflexion à ce sujet, au moment où une traversée autoroutière a été décidée ?
  • Quant à l’OFT, il adopte une démarche coûtant près de 5 milliards pour résoudre le problème de capacité du nœud ferroviaire de Genève alors que la boucle ferroviaire que je propose par l’aéroport résoudrait le problème pour moins d’un milliard.

Le Parlement est l’organe de contrôle de l’administration naturellement dépensière. Ne disposant pas des compétences nécessaires, il ne peut que lui faire confiance.

C’est donc aux citoyens de se saisir de ces affaires.

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