Le projet Genève Route & Rail propose une traversée du Lac à la fois ferroviaire et routière. Il dessine un périphérique autoroutier complet et un réseau ferroviaire maillé. Route et Rail sont empoignés simultanément, pour une réalisation coordonnée.
Le projet fait l'objet sur ce blog de notes successives. Les lecteurs particulièrement intéressés, ou pressés, peuvent toutefois découvrir l'ensemble du projet à l'adresse suivante:
Un peu de technique pour cette quatrième note.
Le Lac est franchi en tunnel, enterré. Le tracé du tunnel suit la rive droite là où la profondeur d'eau est d'environ 7 mètres. C'est pourquoi on le voit légèrement serpenter sur la carte. La méthode de construction est connue des Genevois, c'est celle qui a été adoptée pour réaliser le parking du Mont-Blanc. Selon que le fond du lac est constitué de molasse ou de matériaux granuleux, les techniques varient quelque peu. Dans le premier cas, ce sont plutôt des pieux qui sont forés dans la molasse, l'un à côté de l'autre (on les dit jointifs), dans le second cas, ce sont plutôt des palplanches qui sont forcées dans le sol. D'autre méthodes sont envisageables, les grandes entreprises disposent de plusieurs systèmes différents. L'étape suivante consiste à vider de son eau l'espace compris entre les rideaux. Pour éviter que, sous la pression de l'eau, puis des terres, les rideaux étanches se referment, des étayages sont disposés à intervalles calculés. C'est ensuite le fond du lac qui est creusé, à l'air libre, puis le tunnel qui est construit, lui aussi à l'air libre. Dans la langue des ingénieurs, ce n'est pas tant un tunnel qui est ainsi réalisé qu'une tranchée couverte, évidemment bien plus simple à réaliser, bien plus sûre, comprenant beaucoup moins d'aléas géologiques. Une fois rendu étanche, le tunnel peut être recouvert de terre, pour rendre la fond du lac dans le même état qu'avant la construction, les rideaux provisoires sont enlevés, et le tunnel peut être mis en exploitation. |
Ces méthodes de construction sont parfaitement connues et bien maîtrisées. Elles sont adoptées pour la construction de tous les hauts quais maritimes, et la plupart des canaux navigables.
Voici le profil en travers du tunnel mixte, ferroviaire et autoroutier. Entre le tube ferroviaire et les deux latéraux autoroutiers, qui servent l'un à l'autre de galerie de sécurité pour échapper à un incendie, deux galeries plus étroites servent de sas. Rien n'empêche d'imaginer que celles-ci servent de pistes cyclables, si ce n'est leur monotonie.